Tribune du 12 décembre 2025 de Bernard, pour le collectif Passerelle.

Voici le temps du solstice* d’hiver célébré par des fêtes religieuses ou civiles. Les villes rivalisent de décors de neige, de pères Noël gigantesques et scintillent de lumières. Nous voilà plongés dans le merveilleux. Et pour les personnes d’un certain âge, dans les souvenirs d’enfance.

En famille, nous nous rendions, sous la neige, à la cathédrale assister à la messe de minuit. Les yeux engourdis de sommeil, nous étions bercés par les chants de Noël qui nous remplissaient d’émotion, d’espérance. De retour, nos parents partageaient la tarte à la courge sucrée, une merveille !

Un peu d’histoire : dans l’antiquité, les mythologies étaient nombreuses ; elles avaient leur calendrier élaboré à partir des observations solaires ou lunaires ; le 25 décembre, juste après le solstice d’hiver, représentait, pour elles, la renaissance de la lumière, force vitale. Chez les Romains qui craignaient la mort du soleil, tellement il était bas à l’horizon, le 25 s’appelait « le jour de la naissance du Soleil invaincu ». Sept jours de fêtes, de festins, d’ivresse, de cadeaux...

Le jour de la naissance de Jésus est inconnu. Les premiers chrétiens hésitaient donc. Quelle date choisir ? Il fallait aussi évangéliser et conforter le christianisme naissant. En l’an 354, la papauté fixa le 25 décembre. Depuis, la tradition s’est maintenue.

Pour choisir le premier jour de l’année, comment faire ? Restons chez les Romains. Dans le calendrier de Pompilius, le premier jour de l’année fut fixé à l’équinoxe de printemps, en mars, dieu de la guerre. Nous avons gardé de ce calendrier le nom de nos mois.

En l’an 46 avant J.-C., Jules César modifie le calendrier et fixe le premier janvier comme le premier jour de l’année. Janvier vient du latin Janus, dieu des commencements et des fins, du passage et des choix ; il avait donc deux visages, l’un qui regardait vers le passé, l’autre qui regardait vers l’avenir. J’aime beaucoup cette vision, regarder le passé pour comprendre le présent et envisager le futur.

« Janus ! Reviens ! Les hommes sont fous ; ils sont attirés par la dictature et la barbarie ! » Les chrétiens d’Occident suivaient ce calendrier qui sera modifié pour corriger les erreurs de conception. Cette correction sera adoptée en l’an 1582 par le pape Grégoire XIII, d’où son nom, calendrier grégorien.

Toute l’équipe de La Passerelle, Madeleine, Simone, Gilles et votre serviteur vous souhaite de joyeuses fêtes de Noël.

Bernard, pour La Passerelle 

Tribune publiée dans Le Crestois du 12 décembre 2025

* solstice : du latin « sol » pour soleil et « sistere » pour s’arrêter.