"Soap & Skin", une vraie découverte
C'est à une vraie découverte que je vous convie aujourd'hui, car il est probable que le nom de Soap & Skin ne vous dise rien.
Derrière cet énigmatique patronyme se cache Anja Franziska Plaschg, une jeune Autrichienne de 29 ans déjà assez connue dans son pays d'origine et auteure de deux albums.
Ce troisième album commence en douceur, avec une voix éthérée délicatement posée sur quelques notes de piano, bientôt rehaussé d'un violon mélancolique. Une parfaite porte d'entrée dans l'univers d'Anja : du clair-obscur envoûtant, une voix aérienne légèrement désabusée (on pense à Lana Del Rey) mais qui sait parfois se faire plus mordante (la fin de “Surrounded” où la montée vocale est impressionnante), et un côté très minéral de la musique rappelant régulièrement Björk (le final de “Italy”, entre autres) ou Sigur Ros (“Heal”), et confinant parfois à la bande originale de film (l'interlude “This is water”).
Autant d'influences présentes mais parfaitement assimilées qui ne nuisent en rien à la personnalité déjà bien affirmée d'Anja. Cet univers épuré et élégant laisse transparaître une belle maturité artistique mais est également révélateur d'une sensibilité que l'on sent à fleur de peau, comme sur la reprise de “What a wonderful world” de Louis Armstrong, tout en retenue, qui clôt délicatement ce voyage musical.
Une bien belle découverte, réconfortante en cet hiver rigoureux, à écouter au chaud devant un bon feu de cheminée.
Olivier Chapelotte, disquaire à Aouste
Soap & Skin - From gas to solid
Disponible en CD et Vinyle
Article paru dans Le Crestois du 18 janvier 2019