Retour vers le futur
L'album "Strange Birds", de l'américain Jonathan Wilson va vous faire voyager vers les plus belles heures du rock 70's et 80's.
Cela vous est déjà sans doute arrivé : pour un anniversaire, vous recevez d’un cousin un disque que vous ne connaissez pas et dont même l’artiste vous est inconnu. C’est ce qui s’est passé pour ma compagne il y a quelques jours. Remerciements polis et attente d’être rentrés à la maison pour poser avec curiosité la galette sur la platine.
Une intro planante à la Pink Floyd et enfin le morceau démarre... Et là, au lieu de vaquer à ses occupations ménagères en laissant l’album s’écouler en fond sonore, on se surprend à monter un peu le son, poser d’abord une fesse sur le canapé, puis finalement les deux et ne plus décoller du salon.
Car cet album, surtout si vous avez dépassé les quarante ans, va produire sur vous une étrange attraction, un effet “madeleine de Proust”, une plongée dans ce qui se faisait de mieux en matière de rock “progressif” et planant du siècle dernier.
Influencé par les années 80 britanniques (Peter Gabriel, Kate Bush) comme par les seventies californiennes (Fleetwood Mac, Steely Dan, Eagles), l’album Rare Birds réussit un grand écart spacio-temporel étonnant. Les détracteurs hurleront au plagiat, mais le résultat est là. On se surprend à laisser filer l’album jusqu’à la fin avec un plaisir évident.
Car Jonathan Wilson, loin de passer pour un faussaire nostalgique, nous livre ici une démonstration musicale de haut vol au travers de morceaux originaux et de styles très éclectiques : ballades introspectives, pop-folk, rock seventies, country...
L’artiste américain, dont il s’agit ici du troisième album, est un surdoué de la guitare, un compositeur accompli et un producteur très recherché (il a travaillé entre autres pour Roger Waters du groupe Pink Floyd).
Voici un album foisonnant de plus de 70 minutes dont l’écoute sera (évidemment) à privilégier en édition double vinyle dont le packaging est superbe.
Philippe Multeau
Jonathan Wilson - Rare Bird (2018)
Disponible en Vinyle et CD
Article publié dans Le Crestois du 2 octobre 2020