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Des masques pour les citoyens

Les communes ou les intercommunalités s’inquiètent pour leurs concitoyens et suivent les directives de l’Etat avec attention. Tour d'horizon dans la vallée.

Dans divers communiqués, les élus s’expriment pour tenir informer leurs concitoyens des mesures prises pour préparer la sortie progressive du confinement, et le masque sera un objet incontournable.

Du côté des intercommunalités, Jean Serret, président de l’intercommunalité du Val de Drôme en Biovallée, disait encore récemment comment il a bataillé pour obtenir des masques, tout d’abord stoppés entre Hong Kong et Paris, et la commande passée par le biais de l’association des maires de France qui en reçoit au compte-gouttes.

Localement, il y a un énorme travail avec les bénévoles, pour la fabrication de visières plastiques avec des imprimantes 3D, en priorité pour les hôpitaux, les EHPAD, les commerçants et le personnel intercommunal. Il attend le plan gouvernemental pour le 11 mai, pour les masques à destination des citoyens. L'équipe réfléchit à distribuer des masques alternatifs à l’ensemble des habitants de l’intercommunalité ; il en faudrait 30 000. Cet achat serait pris sur le budget de réserve. Il n’y a pas d’entreprise identifiée sur le territoire pour en fabriquer ni même dans la Drôme. Pour le moment, les devis ne sont pas arrivés. Pour le gel hydro alcoolique (GHA), une licence a été accordée par l’Etat au Labovallée, entreprise installée au pôle bio à l’Ecosite, pour en fabriquer 3 000 à 3 500 litres. Ils seront destinés aux entreprises et aux besoins particuliers. En parallèle, avec l’association des pharmaciens de France, 10 000 masques sont attribués à toute personnes en contact avec le public.

A la Communauté de Communes de Crest et du Pays de Saillans, Gilles Magnon, président de l'intercommunalité, explique qu’il n’y a pas de commande à destination des habitants. 600 masques ont été commandés pour le personnel soignant, celui des écoles, cantines, et des agents. La 3CPS attend les directives de l’Etat pour prendre les mesures adaptées.

Petit tour des communes :

Certaines communes ont commencé à anticiper la situation avec les moyens locaux, comme à Eurre où le maire, Jean Serret, a mis en place un réseau pour soutenir les personnes isolées et âgées dont il a parlé récemment.

À Saoû, Daniel Gilles n’a toujours pas reçu de circulaire pour expliquer que la commune devait fournir les masques aux citoyens. Il a passé une première commande de 1 500 masques pour le personnel soignant, les pompiers s’ils venaient à en manquer, les agents techniques et d’entretien, les commerçants avec l’intercommunalité. Et surtout pallier un besoin urgent. Les habitants se débrouillent tous seuls pour le moment, «la Forêt de Chapeaux» en fabrique de nombreux, si bien que le jour du marché, tous les Saouniens sont masqués.

À Saint sauveur en Diois, le maire, Thierry Javelas, a passé une commande en attendant les directives, auprès de la 3CPS. Il a acheté quelques solutions hydroalcooliques, et se dépanne pour les masques avec les bénévoles et associations qui en fabriquent.

À Eygluy-Escoulin, le maire, Rolland Filz, a trouvé une couturière, «Atelier Anns, d’Annick Vercasson», qui fabrique des masques en tissu pour les habitants. « La confection et la distribution sont en cours » rassure-t-il.

Certaines communes sont en attente de plus d’informations et réfléchissent à des solutions palliatives :

À Piégros la Clastre, Gilles Magnon, le maire, attend les directives de la préfecture. Le sujet est en attente. Il pense se diriger vers les forces vives locales, couturières et bénévoles. Et, avec le personnel communal et extra communal, un réseau a été installé pour faciliter les courses et les aides aux habitants fragiles.

Et les communes qui ne savent pas sur quel pied danser :

À Grâne, le maire élu, mais pas encore en poste, Jean-Paul Xatard explique la situation : «Pour les masques, je n’ai aucune idée, il se dit tellement de choses que pour l’instant, c’est le flou total»

Une vue plus générale a été donnée par l’élu montoisonnais, Jean-Marc Bouvier : « À propos de la distribution des masques... Il est délicat de demander à un responsable quel qu’il soit, mais à plus forte raison à un élu, de choisir entre ceux qui doivent être prioritairement protégés, ceux qui peuvent l’être, et ceux qui n’ont pas de raison objective de l’être dans une stratégie qui consisterait non pas à empêcher une propagation inévitable du virus, mais à la ralentir pour protéger nos centres de soins et économiser les forces dans l’attente d’avancées médicales et d’une immunité collective suffisante... La priorité semble revenir à ceux qui nous soignent : médecins, paramédicaux, pompiers, ambulanciers... Ceux-ci devraient bénéficier de masques de qualité FFP2 sans délais. Pour la potentielle gravité de la pathologie, les personnes de plus de soixante ans ou portant des facteurs de risques (traitements immunosuppresseurs, obésité, diabète et autres pathologies chroniques, particulièrement respiratoires) doivent pouvoir disposer de masques pour leurs sorties obligatoires, en nombre correct pour qu’ils restent efficaces. Les personnes en interface obligatoire avec la clientèle (commerçants, caissières...) bénéficient aujourd’hui en général d’une protection mécanique (visière ou panneau) probablement aussi efficace en poste fixe que les masques. La question plus délicate est celle de nos écoles. La protection des adultes présents doit être assurée par un nombre de masques et permettant le renouvellement régulier. Pour nos petits, le port de masque n’est pas adapté pour des raisons de taille, leur manipulation par des petits les rend faussement sécurisant, et le risque les concernant est infime. Il semble que la priorité ne soit pas là, même s’il est difficile de l’entendre... Dès lors qu’une distribution massive le permettrait, rien ne justifierait qu’on se limite en la matière bien sûr... »

Et pendant ce temps, les grandes entités territoriales s’organisent en soutien aux élus locaux.

En Région Auvergne Rhône-Alpes, le président, Laurent Wauquiez, «aux côtés des entreprises régionales productrices de masques, a annoncé ce jeudi 16 avril, la commande de 9 millions de masques à destination de l’ensemble des habitants d’Auvergne-Rhône-Alpes. La redistribution auprès de la population s’effectuera grâce au concours des mairies. Pour la Région, le coût de cette opération s’élève à 30 millions d’euros, ce qui porte l’engagement régional à 50 millions d’euros pour l’achat de matériels de protection. Les masques en question ont tous une accréditation grand public répondant aux normes AFNOR.»

Au Département de la Drôme, le dernier communiqué explique : « Le Conseil départemental de la Drôme, en coordination avec les autres Départements d’Auvergne Rhône-Alpes et la Région, a passé commande de 300 000 masques (240 000 dits chirurgicaux et 60 000 dits FFP2) afin de soutenir et équiper, dès la semaine prochaine, ses partenaires qui assurent des interventions auprès des plus fragiles (personnes âgées, personnes handicapées, enfants en protection de l’enfance et services à domicile). »

Propos recueillis par Corinne Lodier

Publié le 18 avril 2020

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