Les producteurs de Clairette voudraient pouvoir proposer du rosé. Mais ceux du Cerdon (Ain) voient ça d’un mauvais oeil et retardent le dossier.

C'est une petite ligne de rien du tout, perdue dans un catalogue de l'Exposition Universelle de Vienne de 1873. Elle nous apprend que, parmi les exposants, se trouve un dénommé Lantheaume de Barsac, dans la Drôme, producteur de vins blancs et rouge, de clairette, de muscat blanc et – retenez bien cette mention parce que tout est là – de muscat rose mousseux. Celui qui n'y connaît rien saute le passage. Et pourtant ! Cette petite ligne pourrait peser lourd dans le solide contentieux qui oppose actuellement les producteurs de Clairette à ceux de Cerdon, dans l'Ain.

Nos lecteurs se souviennent, en effet, que nous avions consacré il y a quelques mois un article à l'intention des producteurs de clairette de produire du rosé. Des expérimentations avaient été faites. L'ambition était modeste puisqu'on ne parlait que de 9 000 hectolitres à produire, soit, environ 10% de la récolte de Clairette.

C'est une chose de le dire, c'en est une autre de le faire car, pour se lancer dans cette aventure, au delà des simples expérimentations, il faut obtenir l'accord du Comité National de l'Institut National des Appellations d'Origine. On lui présente un cahier des charges définissant ce que sera le vin en question et s'ouvre, alors, une période où des contestations sont possibles. Et, à deux reprises, les producteurs de Cerdon ont fermement dit leur opposition aux projets de la Clairette. Motif : Le vin de Cerdon est un effervescent lui aussi rosé et peu alcoolisé. Les Bugistes craignent cette concurrence, d'autant qu'ils se plaignent d'une politique de prix "agressive" de la part des Drômois.

Pour bien marquer qu'ils ne prenaient pas l'affaire à la légère, les producteurs de Cerdon ont pris appui sur un cabinet d'avocats...
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 La suite de cet article est à lire dans Le Crestois du 25 mars 2016.

Fabien Lombard, le président du syndicat de la Clairette lors de l’assemblée générale.