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Luc Blackstone, le blues dans la peau

Un entretien avec le chanteur-bassiste Luc Blackstone, à l'occasion de la sortie de son nouvel album. En bonus, une vidéo exclusive pour les lecteurs du Crestois !


Chose promise, chose due ! Cette semaine, nous vous présentons un entretien exclusif avec le chanteur-bassiste Luc Blackstone, dont le dernier album, chroniqué en ces colonnes la semaine dernière, nous a franchement enthousiasmé. Coup de projecteur sur un artiste talentueux et éminemment sympathique qui le mérite bien !

Bonjour Luc ! Première question classique : peux-tu te présenter un peu pour les lecteurs du Crestois ?

Bonjour Olivier, bonjour aux lecteurs ! Mon nom est Luc Blackstone, je suis chanteur, bassiste et auteur-compositeur ; je vis dans un petit village du sud de la Bourgogne et je travaille avec différents artistes en France et ailleurs. La base de ma musique est le blues mais comme j’écoute beaucoup d’autres styles, elle est influencée par le rock, le funk, la pop...

Pourquoi avoir choisi la basse ? Qu’est ce qui te plaît dans cet instrument ?

En fait, je ne sais pas si j’ai choisi la basse ou si c’est elle qui m’a choisi… Au départ, je jouais de la guitare; la basse était un instrument qui m’attirait mais que je trouvais difficile à jouer avec ses grosses cordes. J’avais aussi envie de chanter et je ne voyais pas comment allier les deux... Le groupe dans lequel je jouais à l’époque, s’est retrouvé sans bassiste et tout le monde s’est tourné vers moi comme si c’était évident ! Alors j’ai acheté une quatre cordes, (une guitare basse a traditionnellement 4 cordes, quand une guitare en a six, ndlr) et voilà !

J’aime le son de la basse, je trouve que c’est un instrument très sensuel, pas forcément facile à appréhender mais qui s’accorde à une certaine personnalité. On dit souvent que les bassistes sont des gens calmes, pas effacés mais discrets, stables et solides comme doit être la rythmique d’une chanson. La basse a une sœur, c’est la batterie. Si on les enlève d’une chanson, d’une musique, souvent celle-ci perd de sa saveur...

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Tu as une longue expérience de la musique et joué avec de nombreuses formations. Qu’est ce qui t’a donné envie de monter ton propre groupe ?

Je jouais avec des bluesmen américains et dans une discussion après un concert dans lequel ils m’avaient fait l’honneur de me laisser chanter une de mes chansons ils m’ont demandé pourquoi je n’avais pas mon propre groupe. Je leur ai dit que j’étais trop vieux pour ça, ce qui les a bien fait rire et après quelques moqueries et autres taquineries, ils m’ont pas mal poussé à franchir le pas. C'était en 2007/2008. J'avais déjà joué mes propres compos avant, mais dans des groupes où je n'étais pas le seul décideur.

On sent que techniquement le groupe qui t’accompagne est très au point. Peux-tu nous présenter les musiciens ?

En effet, ce sont de supers musiciens, d’une grande gentillesse et je n’aurais pas pu trouver meilleure compagnie !!! Alors, il y a mon ami Manu Rodier à la guitare que je connais depuis... très longtemps ! C’est un guitariste très complet avec un super feeling qui officie notamment avec Patrick Fiori après un passage avec David Halliday et d’autres. C’est un aussi un excellent chanteur qui sort bientôt son album !

Denis Palatin, l’admirable batteur, j’adore son groove et sa simplicité. Il a accompagné Fred Blondin, Ana Popovic, Samantha Fish, Fred Chapelier... La liste est longue !

Au clavier, il y a Fred Adrignola qui enveloppe ma musique de ses harmonies et ambiances. Il joue actuellement avec Chimène Badi et a travaillé avec Emmanuel Moire, entre autres.

Aux cuivres, on trouve Christophe Nègre (saxophones) et Eric Giausserand (trompette), qu’on a pu voir aux côtés d‘Eddy Mitchell, Johnny Halliday, Michel Sardou et j’en passe !

En invité sur un titre, Monsieur Jack Bon, est-il utile de le présenter de nouveau ? Jack Bon c’est Ganafoul, groupe mythique des années 80.

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On sent de nombreuses influences dans ton album. Quelles sont-elles, et comment définirais-tu ta musique ?

J’écoute beaucoup de styles différents, depuis toujours ! J’ai bien sûr des préférences, comme le blues, le rock, la soul, le funk, le reggae mais j’apprécie la pop, le heavy metal, le hard rock… Ayant des origines antillaises par ma mère, il est évident que j’écoute du zouk, la biguine…

Comme je refuse de me mettre des barrières, ma musique est et sera toujours influencée par tout ce qui m’a bercé ; bien sûr, mon fonds de commerce est le blues mais je ne m’interdis pas de mettre des sonorités de reggae ou de pop si j’en ai envie ou si cela permet de mettre en valeur une chanson. Des artistes comme Ben Harper par exemple le font très bien !

Donc, je ne saurais pas définir ou mettre un nom à ma musique mais si quelqu’un a une idée je suis preneur !... (chers lecteurs, à vos stylos!, ndlr)

Le blues est un genre assez codifié (ceci étant dit sans jugement péjoratif). Pourquoi est-ce important pour toi de métisser ta musique ?

Ce n’est même pas pour me démarquer, c’est juste comme ça que je le sens… Quand je compose, je ne me pose pas la question du métissage, c’est presque une évidence, je laisse couler ce qui me vient à l’esprit et au cœur et si le résultat est ce métissage, quoi de mieux ? Le métissage pourrait être l’avenir.

Comment abordes-tu la composition pour ton groupe ?

En fait, je compose tout. Je peux enregistrer toutes les parties sur une maquette ou simplement venir à une répétition avec juste la mélodie et la ligne de basse même si j’ai les accords et la structure en tête. J’ai toujours une idée précise de ce que j’aimerais et les musiciens font des propositions que je prends ou pas, c’est très ouvert du moment que ça sert le morceau.

Pour les parties de cuivres, j’ai mes idées ; je donne la direction avec des exemples et j’écoute les suggestions de Christophe Nègre puisque c’est lui l’arrangeur pour les cuivres, et on peaufine tout ça entre quatre yeux.

Comme beaucoup d’artistes, tu as d’autres projets musicaux. Peux-tu nous en dire un mot ?

Bien sûr ! Je travaille en ce moment avec Jack Bon & the Buzzmen. L’album est sorti en décembre je crois, c’est un quatuor blues-rock qui marche pas mal, les concerts arrivent et on a un bon accueil de la part du public et des médias. Toujours avec Jack Bon, j’ai rejoint la team Ganafoul pour la tournée qui est programmée à partir du 11 février 2022. C’est la tournée qui a pour nom : « French Legend Rock Tour » avec donc Ganafoul et Bijou.

J’ai aussi intégré un groupe de Roanne qui a pour nom Akcouna et dans le même temps je fais aussi des enregistrements studio pour divers artistes.

Quels sont tes projets pour les mois à venir ?

Faire vivre cet album, j’en suis très fier et les retours sont excellents. La scène est le meilleur endroit pour le faire exister, que ce soit en France ou ailleurs.

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D’un point de vue plus général, comment définirais-tu le blues, et qu’est ce qui te plait dans ce genre musical ?

Le blues, je ne suis pas le premier à le dire, est à la base de toutes les musiques modernes que tout le monde écoute. Le blues, ce sont nos larmes, nos joies, nos désirs, nos amours, nos désespoirs, on peut tout faire ressentir avec cette musique. Il est difficile d’y être insensible.

J’aime ce genre, parce que je peux pleurer comme sourire quand je le chante, parce que ça vient du plus profond de moi et que je suis heureux quand je regarde les visages en face de moi qui sont touchés d’une façon ou d’une autre.

Pour quelqu’un qui ne connaitrait pas le blues, quels albums conseillerais-tu pour s’initier au genre ?

Il y a des piliers qui sont incontournables dont le plus connu et médiatisé est BB King. Il y a aussi Buddy Guy, Albert King, Freddy King, John Lee Hooker, Stevie Ray Vaughan, Eric Clapton, Etta James, Sister Rosetta Tharpe… Là, ce sont quelques anciens, pas les plus anciens mais disons les plus connus.

Il y a tellement d’albums à conseiller,

  • pour BB King par exemple : il y a son album « Lucille » qui date de la fin des années 60 ou le «  Riding with the king » un peu plus récent.
  • Stevie Ray Vaughn : Texas Flood
  • Freddy King : Burglar Maurice
  • John Vaughn : Got to be funky
  • John lee Hooker : « The Healer » ou « Boom Boom »
  • Il y a aussi Lucky Peterson, Taj Mahal, Robert Cray, et pour le blues plus moderne il y a Joe Bonamassa, Eric Bibb, Big Daddy Wilson, Gary Clark Jr, Beth Hart, Susan Tedeschi, Derek Trucks...

Avant de conclure, je voudrais que tu nous fasses part d’un ou deux coups de cœur musicaux, groupes ou artistes que tu aimerais faire découvrir aux lecteurs du Crestois.

En ce moment, j’écoute Fantastic Negrito, l’album « Please don’t be dead ». Et je découvre un artiste : Nathaniel Rateliff & the Night Sweats avec le titre « You worry Me ».

Merci beaucoup Luc, je te laisse le mot de la fin !

Allez voir les artistes sur scène, ils ont besoin de vous, de vos sourires, de vos applaudissements, de vous voir danser, vous les ferez vivre, et ils vous feront vibrer, on en a tous besoin en ce moment. Et écoutez mon album, il est carrément bien, et j’espère vous voir bientôt en live !

Propos recueillis par Olivier Chapelotte
Disquaire à la Fnac de Crest

Luc Blackstone vous offre une version acoustique de sa chanson « I'm good », en exclusivité pour les lecteurs du Crestois !

Article publié dans Le Crestois du 19 novembre 2021


Gonna make you shine, le nouvel album de Luc Blackstone, est disponible à la fnac de Crest dans une version exclusive dédicacée par l’artiste !

Luc et Olivier

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