Les actus à découvrir dans le journal de la Vallée

                

2023, année charnière pour Le Crestois

L’année passée fut marquée par la fermeture de l’imprimerie du Crestois et la reprise du journal en Scop par des salariés.

Comment pouvait-on revenir sur l’année 2023 sans s’arrêter sur les évènements qui ont agité le Crestois ? Jamais, depuis sa fondation en mai 1900, le journal de la vallée et l’imprimerie qui lui est liée depuis 1903 n’avaient connu de bouleversements aussi profonds qu’en 2023.

Le 2 septembre 2022, nous partagions avec vous nos craintes de voir l’hebdomadaire centenaire être emporté par la crise économique qui, à la suite du Covid puis de la guerre en Ukraine, entraînait dans son mortel sillage de si nombreuses entreprises de par le monde, en France et, forcément, dans la vallée de la Drôme… D’aucuns crurent déceler dans cet appel à l’aide un simple coup de communication. Esprits taquins que vous êtes ! Si seulement vous aviez eu raison…

Il n’en était rien : l’Imprimerie du Crestois, confrontée à une inflation extrême, n’arrivait plus à maintenir la tête hors de l’eau, tandis que le journal devait aussi faire face à la flambée délirante des prix des matières premières (du papier en particulier).

Voyant le mur se rapprocher dangereusement, et craignant que ce qui, jusqu’alors, n’était qu’une mauvaise plaisanterie, ne devienne une terrible réalité (à savoir, la liquidation de l’entreprise), un collectif de salariés motivés, encouragés par Jean-Baptiste Bourde, s’est entiché de l’idée saugrenue de sauver le journal à tout prix. Quelle folie, alors, pouvaient bien les habiter ? Pas sûr qu’aujourd’hui, ils le sachent tout à fait…

En mars 2023, le couperet tombait : Jean-Baptiste Bourde, le gérant de l’entreprise familiale, se voyait contraint de demander le placement du Crestois sous la protection du tribunal de commerce. Commençait alors une éprouvante traversée : celle du redressement judiciaire. Alors que, presque aussi libre que le vent, le Crestois s’était habitué à n’en faire qu’à sa tête, ou presque, voici l’illustre hebdomadaire forcé de demander l’autorisation pour la moindre de ses opérations… Une épreuve dont la violence fut renforcée par la froideur de la procédure, et, souvent, par l’inhumanité de ceux qui savent fort bien vivre grassement de ce genre de situation…

QUEL CANARD DERRIÈRE LE PONT ?

Quoi qu’il en soit, encouragés par vous, lectrices et lecteurs, acteurs économiques et associatifs, élus locaux ou nationaux, les futurs repreneurs sont parvenus à entraîner avec eux des financeurs, en particulier le Fonds pour une presse libre, qui a abondé au capital de la Scop, et les très nombreux habitants qui ont donné au journal ou souscrit à des titres participatifs. Ils ont, enfin, réussi à convaincre la justice : le 15 juin 2023, le tribunal de commerce de Romans confiait la gestion du journal à la toute jeune Scop Le Crestois. Hélas, l’imprimerie centenaire s’en retrouvait anéantie, après tant de bons et loyaux services rendus dans le bassin crestois…

Laure-Meriem Rouvier, journaliste reconvertie, devient la gérante de la Scop. Clément Chassot, arrivé au journal avant la tempête, devient rédacteur en chef. Perrine Quénu, nouvelle venue dans l’aventure du Crestois, en devient l’administratrice. Martin Chouraqui, quant à lui, devient éditeur et se charge désormais des pages Crest, Dans la vallée et Sport. Jean-Baptiste Bourde conserve son poste à la publicité, tout en sachant qu’il s’agit pour lui de nous accompagner, pour un temps seulement, dans la reprise de son ancienne entreprise (lire page 3). Au mois d’août, la Scop peut embaucher Philippe Multeau, ancien infographiste, au poste de webmaster et d’éditeur. La rédaction accueille aussi Aurélien Charle, journaliste et auteur, parti depuis rejoindre les cieux suisses. En octobre, c’est la journaliste Blandine Flipo qui se joint à l’aventure. Et en ce mois de janvier 2024, Caroline Gardet a remplacé Jean-Baptiste à la pub.

Bref, depuis la reprise en Scop en juin, puis le retour des publications le 14 juillet, c’est un véritable ouragan qui anime chaque semaine le Crestois. Sans compter l’apport inestimable de l’association des Amis du Crestois et de ses centaines d’adhérents qui, après nous avoir soutenus dans la reprise du journal devant le tribunal, nous aide au quotidien dans des tâches diverses et variées. Sans oublier nos correspondantes et correspondants dans les villages de la vallée, qui se sont sans hésiter saisis de la nouvelle version du journal pour continuer à raconter, chaque semaine, les petites et grandes histoires qui rendent notre territoire si vivant et attachant. Merci mille fois à vous tous !

LE PIRE N’EST JAMAIS SÛR

Et aujourd’hui, en ce vendredi 5 janvier 2024, pour ce 6 425e numéro du Crestois, où en sommes-nous ? Disons que la pérennité du titre n’est pas acquise et que, si l’accouchement – la reprise en Scop – a été difficile, les premiers mois semblent encore plus ardus… Notre équipe est bien sûr plus que jamais mobilisée pour faire vivre ce journal auquel nous tenons tant, mais il va sans dire que l’avenir du Crestois n’est pas assuré et, surtout, qu’il ne repose pas seulement entre nos mains : aujourd’hui encore, nous avons besoin de vous.

Alors, autant que faire se peut, lisez le Crestois, abonnez-vous, offrez des abonnements à vos amis (et à vos ennemis), consulter notre site internet – un grand chantier est en cours, nous vous en reparlerons prochainement –, profitez pour vos entreprises ou vos associations de nos offres publicitaires hyper efficaces et aux tarifs défiant toute concurrence (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.) ! Rejoignez les Amis du Crestois (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.). Passez nous voir, aussi, au 48 rue Sadi-Carnot. Nous serons ravis d’échanger avec vous et d’écouter vos conseils avisés…

Et si, dans les semaines et les mois à venir, vous trouvez que l’on a, bien souvent, le nez dans le guidon, ce n’est pas qu’on vous boude, bien au contraire ! C’est qu’on essaie de vous faire, chaque semaine, un beau journal local, libre et indépendant… Meilleurs vœux à vous et à bientôt !

La Scop Le Crestois

Article publié dans Le Crestois du 5 janvier 2024

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